Blockchain dans les réseaux de capteurs

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Blockchain dans les réseaux de capteurs

Blockchain : image par Tumisu

Ce n’est un secret pour personne, l’IoT (« internet of things », donc les objets connectés) est au cœur de l’innovation en nouvelle technologie depuis quelques années, et modifie en profondeur notre manière de concevoir un réseau de capteurs.

Le modèle actuel, basé sur une centralisation du réseau autour d’un serveur unique, présente des limites importantes : problème de saturation en cas de volume d’information trop élevé, risque de donnée erronée ou encore sensibilité aux cyberattaques.

Une autre innovation qui a le vent en poupe depuis quelques années est la Blockchain, et on commence a observer des projets la mêlant à l’IoT pour combiner leurs avantages. Mais avant de rentrer plus dans le détail, voici une définition de la Blockchain : c’est un système qui cherche à vérifier la véracité de transactions sans tiers de confiance. Là où les systèmes actuels, notamment bancaires, centralisent la vérification auprès d’un petit groupe d’entités agréées, la Blockchain enregistre toutes les transactions dans un registre et chaque membre en possède une copie. Pour pouvoir y ajouter une ligne, il faut qu’une majorité de ces copies soit identique à la nôtre. On appelle ces copies du registre des nœuds, leur nombre pouvant varier avec la structure de la Blockchain. Pour que ce système fonctionne il y a une règle fondamentale : il n’est pas possible de supprimer ou de modifier une ligne. Ainsi la seule manière de modifier le registre est de soumettre un ajout de ligne à tous les autres, ajout qui est alors soumis au système de validation. Petit point sur la visibilité du registre : bien que tous les nœuds aient accès à l’ensemble des transactions, ils n’ont pas tous les mêmes clefs de chiffrement. Un nœud ne peut donc décrypter que les informations qui le concernent.

La Blockchain a été créée à l’origine pour permettre des transactions financières, mais son principe permet tout autant de gérer des messages, notamment entre des capteurs. L’intérêt principal est alors de renforcer la fiabilité du système : les données étant stockées en plusieurs endroits, le risque de données erronées est beaucoup moins présent (attention, ça n’empêche pas un capteur défectueux d’enregistrer une information fausse). C’est particulièrement important lorsqu’on manipule des données sensibles : vous trouverez en description un projet en développement autour de données de qualité d’eau qui met en valeur cet intérêt de la Blockchain.

La structure même de la Blockchain la rend aussi moins sensible au piratage : pour pouvoir inscrire une ligne en force dans le système, il faudrait pouvoir prendre le contrôle de plus de la moitié des nœuds ; plus la taille de la chaîne est grande et plus cela devient irréalisable.

Enfin la structure de la chaîne fait qu’il n’y a pas de points névralgiques qui pourraient saturer, comme on en observe dans les systèmes client/serveur. Cela ne la rend pas moins vorace en ressource, la vérification étant gourmande en communication, mais cela répartit différemment la charge le long de la chaîne.

Appliqué au monde agricole, ce système permettrait de transmettre des données entre les différents acteurs (agriculteurs, industriels, conseillers ; tous ceux qui produisent ou utilisent de la donnée) sans un tiers de confiance, et sans en compromettre la confidentialité. Il est à noter que cela pourrait être aussi un levier important de l’interopérabilité dans le milieu agricole, puisque dès lors qu’on est capable de récupérer des données depuis la Blockchain, on peut en récupérer n’importe quelle donnée.

La Blockchain offre donc des réponses concrètes à des problématiques que l’on rencontre couramment lorsque l’on s’intéresse à l’échange de données dans le monde agricole. Solution technique tout d’abord par sa structure, qui permet de renforcer la sécurité des échanges, elle présente aussi des caractéristiques très intéressantes du point de vue de la confiance, essentielle dans un milieu agricole à la très grande diversité d’acteurs. Elle n’est cependant pas une solution miracle, étant une technologie très récente et encore mal appréhendée dont la structure demande une logistique importante.

Sources :

Exemple dans le cas de la gestion de la qualité de l’eau : https://www.environnement-magazine.fr/eau/article/2019/05/28/124581/une-blockchain-pour-proteger-transmission-des-donnees-des-reseaux-eau-potable

https://www.ibm.com/downloads/cas/1BVOLMED

https://www.usine-digitale.fr/article/avis-d-expert-l-integration-de-la-blockchain-dans-l-iot-opportunites-et-limites.N592593

https://www.binance.vision/fr/blockchain/blockchain-use-cases-the-internet-of-things