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octobre 26, 2018Rares sont les articles scientifiques qui étudient comment l’agriculture de précision peut être utilisée pour mettre en place des pratiques d’agriculture de conservation raisonnée. Cet article est l’un des rares à questionner cet aspect et mérite à ce titre d’être mentionné. L’approche proposée par les scientifiques de l’université de Guelph (Ontario, Canada) vient d’être publiée dans le journal « Agricultural Systems ». Elle est relativement simple mais elle a le mérite d’être remarquablement bien posée. L’idée des chercheurs et de valoriser des historiques de carte de rendement. Ces cartes, associées aux intrants utilisés sur chaque parcelle, permettent d’élaborer des cartes de rentabilité. Ces dernières mettent en évidence des zones intra-parcellaires dont les coûts de production sont supérieurs à la valeur marchande des denrées produites. Cette méthode a été mise en oeuvre et testée sur trois exploitations agricoles et a permis d’identifier des zones qui présentent systématiquement des bénéfices très faibles ou négatifs année après année. L’idée est ensuite de convertir ces zones en mettant en place des cultures à faible intrant ayant d’autres fonctionnalités (lutte contre l’érosion ou le tassement des sols, pièges à nitrate, augmentation de la biodiversité, etc.). Sur les trois exploitations étudiées, il est apparu que jusqu’à 14 % de la surface présentait un revenu déficitaire. L’article évalue naturellement la faisabilité économique et technique des stratégies alternatives sur les surfaces identifiées comme pas rentables. Il apparaît que la mise en place de ces stratégies est moins coûteuse que les pertes économiques dues à de mauvaises récoltes. Bien que l’intérêt écosystémiques ne soit pas quantifié économiquement, l’approche permet d’augmenter la rentabilité économique des exploitations. Les auteurs proposent de généraliser cette méthode et de l’utiliser comme outil permettant aux agriculteurs d’identifier les zones où il est nécessaire de développer des cultures fournissant des services écosystémiques tout en évitant les pertes économiques.
Référence : Capmourteres, V., Adams, J., Berg, A., Fraser, E., Swanton, C., & Anand, M. (2018). Precision conservation meets precision agriculture: A case study from southern Ontario. Agricultural Systems, 167, 176-185.