
Offre d’emploi – CDD – CTIFL – Ingénieur chargé d’étude Développement nouvelle technique d’application
février 11, 2025
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février 12, 2025[Article Scientifique] Variabilité spatiale et temporelle de la conductivité électrique apparente du sol

Plusieurs travaux scientifiques (ainsi que des projets très appliqués) ont montré que la conductivité électrique apparente (ECa) du sol constitue un excellent proxi pour caractériser la variabilité spatiale des sols. Associée à d’autres observations (pédologie, échantillons de sol, analyse de profil, etc.), l’ECa permet de caractériser et comprendre l’origine de cette variabilité afin de proposer des pratiques spatialement adaptées, que ce soit au niveau intra-parcellaire, au niveau inter-parcellaire voire à des échelles spatiales plus conséquentes (coopératives par exemple). L’ECa est une donnée relativement facile à acquérir avec une haute résolution spatiale, plusieurs sociétés proposent des services mettant en œuvre des capteurs tractés et spatialisés pour réaliser des cartes de conductivité. Ces cartes constituent un support pertinent pour orienter les observations complémentaires qui ont un coût conséquent dès lors que l’on parle de mesure sur les sols. Les conditions d’acquisition de l’ECa et l’évolution des cartes en fonction de l’évolution des pratiques culturales constitue une question importante pour s’assurer de la pertinence des zones mises en évidence par les mesures d’ECa. C’est la problématique à laquelle se sont intéressés des chercheurs Brésiliens de l’université du Parana dans un article scientifique récemment publié dans la revue « Precision Agriculture). Leur étude vise à évaluer la variabilité spatiale et temporelle de la conductivité électrique apparente du sol afin de déterminer si une seule mesure d’ECa peut caractériser la variabilité spatiale du sol de manière pérenne. L’expérience a été menée dans deux zones soumises à différentes pratiques de gestion au Brésil. Une zone est cultivée en alternant soja en semis direct l’été, et blé ou maïs l’hiver. Une deuxième zone est laissée en pâture aux animaux pendant l’hiver et semée en maïs ou soja en été. Les données d’ECa ont été mesurée chaque année de 2013 à 2016 ainsi que les 19/05/2022, 18/10/2022 et 10/03/2023 à l’aide d’un conductimètre EM38-MK2 traîné. Après centrage et réduction des données, les motifs spatiaux mis en évidence par les données d’ECa se sont révélés stables dans le temps malgré les caractéristiques très différentes des deux sites considérés. Les auteurs ont conclu, dans leur situation, que les zones de sol mises en évidence par la conductivité apparente étaient stables dans le temps (au moins sur une période de 10 ans). Malheureusement, bien que l’humidité des sols ai été mesurée à chaque acquisition, l’étude n’a pas cherché à explorer s’il y avait des conditions d’humidité optimales pour mettre en évidence la variabilité spatiale, par exemple en cherchant des relations entre variance spatiale et humidité moyenne du sol au moment de l’acquisition.