L’imagerie 3D, une technologie prometteuse pour nos éleveurs

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L’imagerie 3D, une technologie prometteuse pour nos éleveurs

Ces dernières années, l’utilisation de la 3D a connu une belle expansion, à la fois au service des industries du divertissement tels le cinéma et les jeux vidéo, mais également en milieu professionnel, avec en particulier l’apparition de son utilisation en élevage. L’Institut de l’élevage, accompagné de France Institut élevage, a créé en cette fin d’année un consortium afin d’innover dans l’automatisation de la collecte de données et de phénotypes grâce à cette technologie.

L’imagerie 3D, c’est la visualisation d’une image de synthèse représentée dans un repère à trois coordonnées, qui donne une illusion de réalisme. En élevage, son application permet de reproduire la forme et le volume de l’animal sur une image virtuelle afin d’accéder à diverses informations permettant de caractériser l’animal.

Le dispositif Morpho3D de l’institut de l’élevage est une illustration de cette technique. L’animal passe dans le scanner composé de 5 couples de capteurs caméra et laser qui le modélisent par un nuage de point. Le nuage de point obtenu est ensuite lissé en une surface, aboutissant ainsi à la modélisation 3D de l’animal.

L’image 3D obtenue permet d’accéder à de multiples indicateurs permettant de caractériser l’animal tels la hauteur au garrot, le tour de poitrine et la largeur des hanches. Une image 3D rend également possible l’estimation de la surface et le poids vif de l’animal ou d’une partie de celui-ci, ainsi que même la quantité de nourriture qu’il a ingérée.

Concernant les usages de cette image, ils sont multiples et peuvent accompagner une grande partie des tâches des éleveurs tels le suivis de la variation de poids de l’animal et son état d’engraissement. Ces données aident l’éleveur dans ses prises de décisions concernant la gestion de la santé de son troupeau, ses performances de production ainsi que pour sa reproduction. Concernant la sélection pour sa reproduction, l’étude de l’image 3D de l’animal est une nouvelle source d’information particulièrement intéressante car elle permet d’accéder à des indicateurs phénotypiques, c’est à dire qui sont résultat de l’expression visible des gênes. Actuellement, la sélection des individus d’un troupeau est une sélection génétique car le phénotypage était plus cher à mettre en place que le génotypage. Cette nouvelle technologie met donc en place de nouvelles perspectives pour la sélection des troupeau, alliant génotype et phénotype.

Reste à imaginer les applications et à développer l’intelligence qui permette de passer de l’image à la donnée précise

Clément Allain, chef de projet élevage de précision à l’institut de l’élevage (Institut de l’élevage)

Cette technologie est bénéfique à la fois pour l’éleveur et l’animal. Pour l’éleveur, il permet de faire progresser les performances de l’élevage tout en réduisant son travail d’astreinte : c’est un gain de temps, de précision et de pénibilité. Pour l’animal, ce dispositif participe à l’amélioration de son bien-être, comme par exemple en évitant une pesée « classique » sur balance, vue comme une source de stress par l’animal.

En dehors de ses performances démontrées en phase de recherche, il reste encore quelques interrogations sur cette technologie pour confirmer sa pertinence chez nos éleveurs. Quel serait son coût de commercialisation ? Qu’en serait-il du rapport coût / bénéfices ? Comment l’éleveur va-t-il s’approprier une telle technologie ? Ne va-t-il pas se perdre face à toutes ces données ?

Pour aller plus loin :