Le LPWA deviendra-t-il le standard dans les réseaux de capteurs agricoles ?

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Le LPWA deviendra-t-il le standard dans les réseaux de capteurs agricoles ?

Le monde de l’internet des objets est en effervescence permanente. Complexe, il est difficile à appréhender tellement l’éventail des possibilités offertes est large. De nouveaux capteurs et de nouvelles cartes électroniques arrivent en permanence sur le marché et se miniaturisent. De nombreux usages restent encore à créer. Mais les acteurs sont encore frileux : ils manquent de recul sur la rentabilité et attendent une baisse des coûts. La mise en place de projet d’envergure nécessite du temps, que ce soit pour le déploiement des objets sur le terrain mais aussi pour l’adaptation des systèmes d’information nécessaires pour gérer les flux de données. Les choix effectués se font sur le long terme, de l’ordre de 5 à 10 ans. On observe donc actuellement une paradoxale inertie dans ce monde en perpétuel mouvement.
On peut cependant souligner la citation de SMAG, le 25 novembre 2016, au SIMA Innovation Awards 2017 pour son application mobile IoTA (Internet of Things for Agriculture). Cette application mobile permet de gérer et contrôler tous les objets connectés au sein d’une exploitation agricole. En l’absence de standards clairement établis en matière de communication, SMAG a donc choisi la sécurité en créant une application compatible avec toutes les technologies de transmission de données actuellement utilisables (Bluetooth, WiFi, 3G/4G, GSM, LoRa et SigFox). Ce travail a été fait de manière collective, avec les partenaires de SMAG que sont Cap2020 (pièges connectés), et Weenat (stations météo). Les informations relevées sur le terrain permettront d’alimenter directement le logiciel de gestion parcellaire Agreo, facilitant ainsi la prise de décisions par les agriculteurs.
L’innovation est donc présente mais ce sont les protocoles de transfert de données qui ne sont pas encore standardisés. Les entreprises françaises font pourtant figure de leader sur ce marché, en développant leur propre système avec les réseaux LPWA (Low Power, Wide Area). Même si on peut imaginer que les opérateurs historiques des différents pays sont les mieux placés pour la communication M2M, il faudra attendre le déploiement de la 5G, prévu pour 2020, pour porter, en plus de la voix et de la data, les données issues des objets connectés via le LTE-M (Long Term Evolution). Mais cela ne répondra pas à tous les impératifs des réseaux de capteurs. En agriculture comme dans de nombreux autres domaines, le facteur essentiel est la consommation en énergie qui conditionne la durée de vie des capteurs. C’est pour cette raison que les réseaux LPWA offrent de belles perspectives.
Le marché des objets connectés est évalué en dizaine de millions de connexions dès 2020. Deux acteurs majeurs s’affrontent en France : LoRa, consortium comprenant notamment Bouygues Telecom et Orange, ainsi que le Toulousain SigFox. Face à une croissance annuelle à deux chiffres, on assiste à une course à la couverture réseau. LoRa bénéficie actuellement d’une large couverture en France par l’utilisation des infrastructures des opérateurs historiques.
SigFox en revanche, développe son propre système et entend l’étendre dans le monde entier avant même que le marché des objets connectés n’explose. L’entreprise a donc effectué une nouvelle levée de fond record de 150 millions d’Euros le 18 novembre dernier. Après une précédente levée de fond de 100 millions d’Euros en février 2015, SigFox dispose désormais d’investisseurs de choix comme Total, Air Liquide, Henri Seydoux (fondateur de Parrot), Intel Capital ou encore Bpifrance. Grâce à ces nouveaux apports, la start up française va pouvoir ainsi accélérer son déploiement dans le monde entier ce qui rendra l’accès à ce marché extrêmement coûteux pour tout nouveau concurrent qui souhaiterait s’installer ultérieurement. L’entreprise prévoit un déploiement en masse pour 2017 en proposant des modules à 2$ qui pourront venir connecter n’importe quel équipement industriel. Elle assure aujourd’hui la couverture de 30 pays et prévoit d’en couvrir 60 d’ici 2018. Sigfox est donc en bonne voie pour instaurer le standard de communication IoT sur mesure : faible consommation énergétique et longue portée.